Journal 1940-1950
C’est au cœur de la guerre en 1915, que Jean Galtier-Boissière (1882-1966), alors caporal, lança Le crapouillot (petit mortier employé pour la guerre de tranchée), afin de s’opposer au « bourrage de crânes » orchestré par une presse aux ordres.
Ce « vénéré directeur » d’une revue non conformiste sera toujours du côté de l’impertinence si celle-ci dénonce injustices et mensonges. Indépendant dans la pensée et sarcastique dans l’écriture, l’auteur traverse la seconde guerre mondiale en observateur faussement naïf , ce qui nous vaut ce témoignage inestimable sur la guerre , la Collaboration et Vichy, la Libération, l’Épuration et les débuts de la Reconstruction.
Notant tout : une déclaration politique, le slogan d’une réclame, un menu, un bon mot, des propos ou des attitudes d’hommes politiques et d’écrivains, Jean Galtier-Boissière se désespère de la défaite non seulement de l’armée et des partis, mais aussi de l’intelligence.
C’est un auteur en colère face aux grandes et petites trahisons, parfois ému devant des situations tragiques ou dérisoires, toujours lucides en ces temps sombres où l’on voit les uns persécutés et les autres tourner casaque ou prêter main-forte à l’occupant, voire, à la Libération hurler avec les loups alors que l’on a vécu comme un mouton pendant quatre ans. C’est avec cette même liberté qu’il rend hommage à la droiture et au courage.
Edition Quai Voltaire, paris 1993. arnaud pattin
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