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Archives pour juillet 2024

Philip J.Pretorius, homme de brousse.

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Les mémoires de Pretorius sont un extraordinaire témoignage de la vie des hommes et des bêtes sauvages dans les étendues sauvages et parfois encore inexplorées de l’afrique australe du début du XXe siècle.  C’est aussi pour le public français l’occasion de découvrir un pan largement ignoré de la première guerre mondiale, la campagne d’Afrique de l’est.

Dès août 1914, les troupes de l’Afrique orientale allemande attaquèrent le congo belge et, en septembre, effectuent des raids en Ouganda et au Kenya, qui dépendaient alors de l’Empire britannique. Théâtre secondaire de la guerre en Europe, le conflit prend la forme d’une guérilla jusqu’à l’armistice. Le général allemand Paul von Lettow-Vorbeck qui ne commande que 15000 combattants, dont 12000 Africains, tiendra tête avec brio aux plus de 200000 hommes rassemblés par les Britanniques et les Sud-Africains, restera invaincu et ne finira par se rendre –le 23 novembre 1918- qu’après avoir appris la signature de l’armistice en Europe. C’est d’ailleurs du côté allié-commandé par le général Smuts, auteur de la préface du livre-que les pertes sont considérables, près de 100000 hommes dont 10000 Africains et 140000 montures.

Malgré la bravoure de von lettow-Vorbeck et son génie militaire, l’Allemagne perd ses colonies au traité de Versailles, et cette région, qui correspond à l’actuel Tanzanie (moins le Zanzibar) reviendra à la Grande Bretagne qui l’administra sous mandat de la société des Nations, jusqu’en 1961, en tant que protectorat du Tanganyika.

Cette rivalité anglo-allemande transparaît largement dans l’ouvrage, rédigé à l’époque de la montée du nazisme par Harold Wimbury à  partir des notes de Pretorius triées et mises au propre par un autre Sud-Africain, L.L.Le Sueur. Les Allemands y sont ainsi facilement dépeints dans ce texte comme un peuple « fanfaron », sans loi et sans honneur, exerçant une emprise dictatoriale et inhumaine sur les populations locales ! Le lecteur contemporain, doit cependant avoir à l’esprit que le major Pretorius combattit les Allemands en tant qu’agent de renseignement, et qu’il fut emprisonné par eux pendant un an à Dar-es Salam pour avoir été mêlé involontairement à un conflit entre des tribus des rives du lac Victoria qui fit 47 morts. L’intérêt historique, ethnologique et cynégétique de ces souvenirs est cependant supérieur à cet aspect très daté de la mentalité anti-germanique et le texte est donc publié ici dans son intégralité.

Le major Pretorius (1877-1945) fut l’un des plus grands chasseurs d’éléphants d’Afrique australe de la première moitié du XXe siècle.

Quittant son Afrique du Sud natale à 16 ans pour diriger un convoi de marchandises et de colons se rendant au nord, vers la Rhodésie du Sud, il n’y revient que vingt-cinq ans plus tard, après avoir mené de multiples et incroyables aventures. Sa connaissance de la brousse, des populations locales et de la faune en font rapidement un chasseur hors pair. Installé en Afrique orientale allemande (le futur Tanganyika), il devient éclaireur et agent secret au service de l’Empire britannique pendant la première guerre mondiale.

Ayant fourni des informations capitales, il fut notamment un des artisans de la célèbre victoire du delta de la Rufiji au cours de laquelle fut coulé le croiseur allemand Königsberg.

S’il fut un temps fermier, il restera toujours attaché avec passion aux grands espaces vierges et aux indigènes, avec lesquels il vécu d’incroyables aventures de chasse et de brousse remplies d’incidents à peine croyables, d’actes d’une folle audace et de catastrophes évitées de peu !

Philip Jacobus Pretorius

 

 




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