Léon Schirmann
Edition Tallandier, 1994
Faut il réviser le procès de Mata Hari, la célèbre danseuse convaincue d’espionnage et fusillée à Vincennes le 15 octobre 1917 ? A cette question, l’enquête menée par Léon Schirmann un peu partout en Europe répond : oui, sans aucun doute. Voici les faits.
Recrutée en 1915 par les services secrets allemands, Mata Hari ne fournit que de très médiocres informations, préférant dépenser sans compter l’argent de ses missions. Sa passion soudaine pour un jeune officier russe l’incite à changer de camp et elle accepte de travailler pour le contre-espionnage français, ici encore sans grand résultat. Pour punir ce retournement, les Allemands vont alors la « brûler » au moyen de messages compromettants accessibles aux stations d’écoutes françaises. Le contre-espionnage français, qui n’est pas dupe , décide pourtant de rentrer dans le jeu, trouvant là l’excellente occasion de démontrer son efficacité. A l’issue d’une incroyable machination militaro-judiciaire, d’une instruction truquée et d’une parodie de procès à huis clos, Mata hari est condamnée à mort et exécutée au nom de la raison d’état.
Pour reconstituer une histoire authentique de l’affaire Mata Hari et démontrer la machination, l’auteur est reparti de zéro en analysant « à la loupe » les pièces de l’instruction restées longtemps inaccessibles. Il reconstitue ainsi le véritable parcours de la danseuse sur fond de nid d’espions, de radio-télégrammes, d’agents doubles et de voyages clandestins dans une Europe démoralisée par trois ans de guerre. Surtout il révèle, preuves à l’appui, les honteuses falsifications qui conduisent Mata Hari devant le peloton d’exécution. Enfin, Léon Schirmann s’attache à démonter le mécanisme qui fit perdurer le mythe de l’espionne. Les conclusions de cette enquête pourraient ainsi permettre la révision d’une des grandes affaires du XXe siècle qui doit être considérée désormais comme l’une des grandes machinations de notre époque.
Agrégé de l’Université, Léon Schirmann a publié, en Allemagne, deux ouvrages sur des falsifications officielles au temps de la république de Weimar. Il a fait réviser récemment , à Altona Hambourg, quatre condamnations à mort, véritable assassinat judiciaire, préparées dès 1932 et exécutées l’année suivante.


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