La fabrique du crétin

 arnaud pattin

L’École de la transmission des savoirs et de la formation des citoyens est à l’agonie. Elle accomplit aujourd’hui ce pour quoi on l’a programmée voici un demi-siècle : adaptée aux nécessités du marché, elle fabrique à la chaîne une masse de consommateurs semi-illettrés et satisfaits d’eux-mêmes. Soucieuse d’élaborer enfin l’égalité promise par la République en nivelant par le bas, elle a réussi à détruire ce que la France avait mis deux cents ans à élaborer.

Plus de quinze ans après avoir prédit sa mort programmée, Jean-Paul Brighelli revient au chevet de l’École et la trouve plus mal en point que jamais. Collège unique, « pédagogisme », méthode globale, regroupement familial, laïcité à géométrie variable… les causes sont nombreuses, et l’action de Jean-Michel Blanquer – dont il dresse aussi le bilan contrasté – n’a pu empêcher la déroute, surtout en temps de Covid.

Aujourd’hui, l’École est au pied du mur : elle sera « soit l’instrument d’une dissolution dans l’individualisme et le communautarisme, soit l’outil d’une résurrection ». Est-il trop tard pour réagir ?

 Né à Marseille en 1953, normalien, agrégé de lettres, Jean Paul Brighelli a enseigné pendant 45 ans au collège, au lycée puis en classe préparatoires. Il est l’auteur de nombreux essais, dont Voltaire ou le djihad (l’archipel 2015) et le best seller la fabrique du crétin (gawsevitch 2005),vendu à 150000 exemplaires, dont ce livre est le second volet.

208 pages.

un constat sans appel !

Arnaud Pattin

Souvenirs de campagnes du sergent Faucheur

arnaud pattin

Edmond Faucheur Narcisse Faucheur, Jacques Jourquin | 1 janvier 2005

C’est en 1874, à l’âge de 80 ans, que Narcisse Faucheur reçoit enfin la Légion d’honneur des propres mains du président de la République, Mac Mahon, à la fois pour ses services militaires mais aussi civils. Bien qu’admis à Polytechnique, il s’engage à 18 ans, en 1812 comme simple soldat, afin d’obtenir l’épaulette d’officier. Sa famille ne peut payer ses études. Très vite, ses supérieurs remarquent ses qualités intellectuelles et il devient très vite fourrier de sa compagnie de grenadiers. Ses camarades, dont plusieurs avaient servi en Espagne, jalousent ce « muchacho » ambitieux et compétent. Avec habileté, il réussit à s’imposer aux yeux de ses camarades qui le prenaient de haut. Au  combat, ce « Marie-Louise » se révèlera un très bon soldat lors des difficiles campagnes d’Allemagne. Il devient sergent mais n’ira pas plus loin car la première abdication de Napoléon ruine ses ambitions militaires en 1814.Il se reconvertira dans le commerce puis réussira une brillante carrière de chef d’entreprise. Quarante ans après, en 1854 il revisitera les champs de bataille de sa jeunesse, avant d’être enfin décoré en 1874!

Document exceptionnel, pour lequel tout est bien rapporté dans la « présentation éditeur ci-dessus ». Je suis surpris que ce livre ne soit pas plus connu, il est du niveau des « Carnets de Louis Barthas » du point de vue témoignage « live » d’un conflit. Cet ouvrage relate les souvenirs de Narcisse Faucheur, auvergnat reçu à Polytechnique, incapable payer ses études et s’engage comme magasinier dans l’armée impériale en mars 1812 ; il est chargé du couchage, des approvisionnements en vivres et vêtements, des soldats de la Grande Armée. Ce document qui se lit comme un roman est passionnant : narration du voyage à pied (!!) de Clermont-Ferrand jusqu’à Napoléon-Vendée, ou il rejoint son affectation, arrivée à la caserne, description des uniformes, du bivouac, de l’armement. On vit au quotidien avec la troupe, partageant les angoisses, les désillusions, les espoirs de retour, la tragédie des réfugiés de la retraite de Russie. De plus l’auteur dont le texte intégral est retranscrit (sans notes), expose avec une fiabilité remarquable, les différentes étapes de la campagne napoléonienne à travers l’Europe, la déroute en Espagne, la couteuse et douteuse campagne d’Egypte, les différentes batailles, et leurs stratégies. Ce qui est surprenant, vu le peu de médias disponibles à cette époque, et surtout leur « noyautage impérial ». En outre, l »auteur présente des aspects inhabituels des combats auxquels il a participé (Dresde, Campagne de Prusse, Leipzig ), décrit parfaitement les aléas de ces armées d’occupation, et leurs rapports avec les populations civiles, pas forcément acquises à leurs causes…. Style clair, sain, modeste, dans un français parfait, souvenirs poignants lors du retour sur les lieux de ces batailles en compagnie de sa fille des années plus tard, ce récit est un document d’une valeur sans doute encore sous-estimée. Mais il risque de devenir un document fondamental de cette tragédie humaine.

 

Lieutenant Sturm

Lieutenant Sturm

Ernst Jünger

Editions Viviane Hamy 1991.

arnaud pattin Lieutenant-Sturm

Pendant la Première Guerre mondiale, dans le calme et la terreur des tranchées, trois officiers allemands se retrouvent pour échanger des idées sur leur destin, leur avenir et leurs émotions. Sans cesse ils reviennent sur le sens de cette guerre qu’ils ont choisi de faire. La tension dramatique naît de la succession des alertes et des attaques, et du contraste entre les monotonies du front et les scènes où le lieutenant Sturm lit à ses amis les textes qu’il a ébauchés, qui apparaissent comme des prolongements et des éclaircissements du désastre qu’ils vivent. Livre tragique et prémonitoire, Lieutenant Sturm a été publié pour la première fois en 1923 dans un journal de Hanovre, puis repris en volume en 1963.

« Lieutenant Sturm est une œuvre essentielle pour l’éclairage qu’elle apporte sur un des écrivains majeurs de notre siècle. » Laurent Dandrieu, le quotidien de Paris.

123 pages.

arnaud pattin

le coup de faux, assassinat d’une ville. Henri de Wailly.

abbeville le coup de faux henri de wailly arnaud pattin

Mai 1940. Sichelschnitt : le « coup de faux ». C’est l’immense raid-éclair des Panzers : de Sedan à la Manche, en six jours, Guderian prend en tenaille les armées alliées, et les isole dans la poche de Dunkerque. Parallèlement à cette vaste opération, une action psychologique sans précédent est conduite méthodiquement pour semer la panique dans la population, et gêner le mouvement des troupes. Devant les Panzers, tout résonne du bruit effrayant des impitoyables Stukas, et des hurlements des réfugiés désemparés. Dans cette tourmente de fin du monde, une ville, bourrée de civils apeurés, est rasée en quelques heures. On ne connaîtra jamais le nombre exact de victimes. Pourquoi Abbeville, petite ville de la Somme, agglomération presque encore médiévale, fut-elle l’objectif de Guderian ? Pourquoi des prisonniers politiques furent-ils massacrés par des territoriaux français ? Pourquoi des noyades collectives ? Pourquoi toute autorité avait-elle disparu dans la cité ? Après une enquête minutieuse de plusieurs années, Henri de Wailly nous raconte, de façon saisissante et parfois insoutenable, l’assassinat de cette petite ville de France. Un livre qui nous rappelle, avec pitié et précision, une des pages les plus tragiques de notre histoire.

né à Abbeville, Henri de Wailly est l’un des fondateurs de l’association « France 40″. passionné d’histoire, il collabore à de nombreuses revues spécialisées et prépare un second ouvrage sur l’utilisation des blindés en 1940.

Editions Copernic. 256 pages.

Cet ouvrage est un des rares ouvrages de langue française faisant mention de l’assassinat de Joris van Severen  et de 21 personnes par l’armée française : l’épisode du kiosque d’Abbeville.

Arnaud Pattin

Facts about Fritz

Facts about fritz

The german army 1914/1918.

arnaud pattin

Robin Schäfer and Tim Hardy.

At the outbreak of the first world war, the german army was the most powerful in Europe.

Who were the soldiers that made up the field-grey mass of anonymous men inhabiting the trenches across no man’s land ?

This book provides some of the answers from a unique perspective.

Usin original period photographs, rare artefact images and eyewitness accounts this book is a vital guide for anyone who wishes to extend their knowledge further.

arnaud pattin

 

FRANCE POLITIQUE: 1900-1940

 

FRANCE POLITIQUE: 1900-1940

de Philippe Guimberteau et Cyril Le Tallec.

Edition Godefroid de Bouillon, janvier 2002.

arnaud pattin la france politique

 

Le militant politique reste une figure incontournable de l entre-deux-guerres. De cette période, il nous reste des milliers d objets de toute nature (tracts, drapeaux, insignes…) tous évocateurs d un engagement précis, dans des conditions souvent difficiles car le fait d arborer un insigne à la boutonnière risquait de vous attirer les foudres d un adversaire prêt à tout pour vous l arracher. La France Politique est un ouvrage de référence dans lequel sont reproduites les photos de centaines d événements et d objets avec leurs explications précises.

173 pages, gros cahier central d’illustrations et photos d’insignes.

arnaud pattin

Fromelles, la bataille oubliée.

 Fromelles

La bataille oublée.

Editions les lumières de Lille. 2017

152 pages nombreuses illustrations.

arnaud pattin fromelles


Le nord de la France a été un immense champ de bataille durant la Première guerre mondiale. Et aussi un cimetière pour des milliers de soldats, venus des quatre coins de l’Empire britannique.
Engagées pour la première fois aux côtés des Anglais, les troupes australiennes ont connu l’épreuve du feu les 19 et 20 juillet 1916 à Fromelles, un village situé à l’ouest de Lille.
Ce fut un véritable massacre parmi les Cobbers, ces « camarades » dont les morts, les blessés et les disparus dépassent les 5 000 soldats. Les corps d’un millier d’entre eux n’ont d’ailleurs jamais été retrouvés.
À la fin des années 1990, Jean-Marie Bailleul, un historien de Fromelles, a remonté la piste des disparus jusqu’en Allemagne. Parallèlement, Lambis Englezos, un chercheur australien, a mené l’enquête.
En 2008, des fouilles ont permis de localiser 250 corps d’officiers, sous-officiers et de soldats des forces impériales australiennes. Ils avaient été enterrés par les Allemands. Leurs traces s’étaient effacées. À ce jour, il a été possible d’identifier plus de la moitié des Australiens découverts au lieu-dit le bois des Faisans. Le travail d’identification se poursuit.
Fromelles et l’Australie sont définitivement liés par le souvenir de plusieurs milliers d’hommes tombés dans une « bataille oubliée ».

Grégory Célerse, conseiller à l’office de tourisme de Lille, organise des visites thématiques sur la bataille de Fromelles et l’histoire des première et seconde guerres mondiales dans les Hauts de France et en Belgique.

 

Lys 1918

Lys 1918

Souvenirs photographiques des soldats allemands.

Bertrand Lecomte.

Arnaud patin lys 1918

Editions « l’Alloeu terre de batailles, 1914-1918 »

Le lieutenant Flott, photographe amateur mobilisé dans l’armée allemande, est engagé entre  avril et juin 1918 sur la ligne de front dans le nord de la France.  Durant les périodes de repos, il réalise des clichés de paysage et de scènes militaires. Les prises de vue proposent une vision personnelle, subjective et incomplète de la guerre. Le livre « Lys 1918,  souvenirs photographiques des soldats allemands » dévoile une série d’images de ce type réalisée au cours de la percé allemande du printemps 1918 et des semaines qui ont suivie. La présentation des photographies, provenant toutes du fonds documentaire constitué par l’association Alloeu terre de batailles 14-18 depuis une décennie de recherche, est organisée en quatre partis chrono-thématiques.

192 pages, très nombreuses photographies inédites. Trilingue français/anglais/allemand.

arnaud pattin

 

 

Le Boqueteau 125

Le Boqueteau 125

Ernst Jünger, édition Payot 1925.

arnaud pattin

Un livre remarquable.

Une sorte d’appendice à Orages d’acier, utilisant les cahiers de guerre laissés inexploités, c’est ce que devait être Le boqueteau 125. Cet ouvrage a néanmoins l’extraordinaire caractéristique de condenser dans le cadre d’une séquence de position, puis de combat, des traits caractéristiques que l’auteur avait poussé à la perfection dans son premier et majeur opus. Le contenu et les qualités littéraires du livre ont déjà été largement présentés dans les autres commentaires, il n’y a rien à ajouter à ce sujet.

Le regard aiguisé, extrêmement précis et à la fois détaché d’un « aristocrate » des tranchées rompu au métier de la guerre qu’il pratique comme tel, qui en est à sa quatrième année de combat et le décrit avec une finesse extraordinaire. Sa recension d’une progression à la grenade à la fin du livre, du « professionnalisme » de ses camarades entre calme impressionnant et fureur subite, est une des plus immersives du genre. Son détachement face aux atrocités, son apparente dureté, son vague cynisme et son humour noir contrastent étrangement avec un vrai humanisme et une absence totale de haine envers l’ennemi qu’il respecte et apprécie, à ses descriptions contemplatives de la nature, et ce de façon encore plus frappante que dans Orages d’acier. Récit concis, ramassé et nerveux, qui se concentre sur quelques jours précis et décisifs de son expérience au printemps 1918, Le boqueteau 125 est à mon avis le livre le plus percutant sur 14-18.

 
Cet ouvrage peut avoir plusieurs intérêts. Si on a lu et ressenti toute la puissance d’Orage d’acier, ce livre forme un approfondissement de la conception qu’à Jünger de l’homme au combat, au même titre que « La guerre comme expérience intérieure », » Le feu et le sang », ou « Lieutenant Sturm ». Mais compte tenu de l’indépendance du récit, il forme également un bon angle d’attaque pour qui a des réticences à aborder l’auteur avec le très impressionnant Orages d’acier. On comprend vite si, oui ou non, on a « les oreilles qu’il faut pour cette bouche » – pour pasticher le grand Friedrich qui a laissé son empreinte dans ce roman, comme dans les autres.

arnaud pattin.

Mai 1940. La bataille des Flandres, mémoires d’un combattant.

mai 1940 Arnaud pattinMai 1940

Henry de la Falaise

La bataille des Flandres, mémoires d’un combattant.

Presses des  œuvres littéraires 1978.

Descendant d’une vieille famille vendéenne, henry de la Falaise naquit en 1898 à Saint Cyr l’Ecole non loin de la célèbre école où son père exerçait en qualité de lieutenant instructeur.

Dès son plus jeune âge, il connait les rigueurs de la vie militaire qu’il admire et respecte. Bachelier es lettres en 1914, il est engagé volontaire le 7 avril 1915, c’est-à-dire à l’heure la plus cruciale de la première guerre mondiale. Il a alors 17 ans. Soldat valeureux-il est plusieurs fois cité et médaillé de la croix de guerre et de la croix du combattant volontaire- il termine la guerre dans les chars de combat après avoir été plusieurs fois grièvement blessé. La paix étant revenue, il décide d’embrasser une carrière de cinéaste aux États- Unis. En 1932, il sort le premier film en couleurs de l’après guerre, intitulé « le gong ». En 1934, son deuxième film « Kliou » est primé au festival du cinéma à Moscou. En 1939, son sens du devoir envers la Nation lui fait quitter l’Angleterre où il avait élu domicile depuis quelques années et solliciter un engagement volontaire dans les forces armées en qualité d’agent de liaison à la mission franco-britannique. Dès décembre, il est affecté au 151e RI de la 42e division. Transféré en février 40 au 12 e Lanciers du CEB, opérant étroitement avec les 1ere et 2 e DLM dans la région du nord, il connaitra toutes les affres et les avanies de la défaite des premiers jours. Encerclé à Dunkerque, évacué en Grande Bretagne et réaffecté sur sa demande au 505e régiment de chars à Vannes le 9 juin 1940, il est fait prisonnier le 17 juin…pour s’évader le 29 ! démobilisé le 6 janvier 1941, il se réinstalle aux États Unis après avoir vainement essayer de se faire réengager dans les Forces Françaises Libres.

Mentionné au livre d’or de la ville de Dunkerque sous le numéro 12156.

185 pages divisées en 23 jours ; quelques illustrations.

 

 

 

 


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